La théorie Polyvagale et la neuroception
La théorie polyvagale, élaborée en 2011 par le psychiatre américains Stephan Porges permet de comprendre simplement les états physiologiques régulés par le Système Nerveux Autonome ( SNA ).
Globalement, le SNA est un système automatique, instinctuel qui gère l'équilibre dans notre organisme.
La théorie polyvagale développe la notion de neuroception : c’est la capacité de ressentir un sentiment de sécurité ou de danger, par le biais d'indices provenant du système digestif, de l'environnement et au sein des relations interpersonnelles. La neuroception est une propriété du SNA qui lui permet de gérer et d'adapter les réactions de notre organisme au milieu intérieur et extérieur.
C'est quoi le Système Nerveux Autonome ?
Une petite ballade dans l'anatomie s'impose...
Globalement, le système nerveux sympathique ou orthosympathique ventral accélère et le système nerveux parasympathique ou vagal ralentit le cœur et la respiration. Le parasympathique gère les activités de digestion et de récupération. Mais c’est un peu plus complexe et nuancé que cela…
Il est le principal vecteur de la santé. La mesure de son tonus est un très bon indicateur de santé.
Schématiquement, au-dessus du diaphragme, c’est le système nerveux parasympathique ventral qui régit le système de l’engagement social. Il apaise le cœur et libère l’ocytocine, il favorise des interactions sociales apaisées. En dessous du diaphragme, c’est le système nerveux parasympathique dorsal, celui qui régit les comportements plus archaïques liés au métabolisme de survie (ensemble de réactions chimiques). Ces deux systèmes communiquent entre eux.
Le tronc sympathique, celui qui accélère, lui, est organisé en chaîne de ganglions tout le long de la colonne vertébrale et se subdivise en se dirigeant, via des plexus nerveux, vers les organes thoraciques et abdominaux. Le système nerveux sympathique est davantage dédié à l'action et la mobilité.
Notre état de santé dépend du tonus de notre nerf vague
Porges se focalise sur l’action du nerf vague et définit le stress comme la rupture de l’équilibre par dépression du nerf vague.
Si le vague dorsal ( parasympathicotonie ) ou le sympathique ( sympathicotonie ) sont trop activés, cela favorise la survenue des troubles fonctionnels ( douleurs diffuses, symptômes sans lésion des organes, sans maladie ) puis de pathologies organiques plus sérieuses ( par dysrégulation des mécanismes liés à l’immunité, l’inflammation, la régulation du cortisol, telles que les maladies cardio-vasculaire, l’asthme, le diabète, les maladies neurodégénératives et l’affaiblissement des capacités cognitives ).
Il y a une hiérarchie entre le système nerveux sympathique et parasympathique.
Le nerf vague exerce un freinage permanent du rythme cardiaque, pour économiser le cœur et le système nerveux sympathique.
Le nerf vague ventral fonctionne avec d’autres nerfs crâniens qui participent à l’engagement social : essentiellement les nerfs commandant les muscles de l'expression faciale, les yeux, l'audition, la modulation de la voix et les muscles du cou synchronisant les mouvements de la tête et des yeux.
Les nerfs crâniens sont tous reliés au cœur, aux poumons et aux capteurs de la pression artérielle. La façon dont notre cœur bat est le premier témoin d’un danger potentiel, de notre capacité à être en connexion avec autrui et à nous sentir en sécurité. C’est notre cœur qui renseigne le cerveau sur le danger ou la sécurité. Notre visage, nos comportements sont le reflet de notre état viscéral et de l’état de notre système nerveux autonome.
Apprendre à réguler son nerf vague, Elise Rayé ostéopathie Strasbourg
Une séance d'ostéopathie aide à réguler l'activité du nerf vague. En général, la personne est détendue pendant les heures voir les jours suivant la séance. De plus, l'ostéopathe est en mesure de vous donner des conseils pour entretenir cet état par un ensemble de pratiques de santé.
Je me concentre sur votre état de bien-être durant la séance en utilisant un ensemble de techniques ostéopathiques sur la région du crâne, du cou, à destination des nerfs crâniens, sur le cœur, éventuellement le sacrum et la région du ventre : ces techniques sont plutôt à destination du système nerveux parasympathique et visent à le réguler. D'où un apaisement du stress, une diminution de la douleur, en particulier de la douleur chronique.
Des mobilisations vertébrales douces : mobilisation des vertèbres, parfois des manipulations vertébrales qui ont une action sur les ganglions para vertébraux, situés tout près des vertèbres. Ces techniques ont plutôt pour effet de réguler le système nerveux sympathique. Elle vont aussi agir sur la circulation veineuse locale et l'inflammation locale.
Voici un schéma récapitulatif du système nerveux.
Pour aller plus loin, voici les sources qui m'ont aidé à rédiger cet article.
Un livre décrivant des séances de méditation, comme autant de ballades dans le corps humain, écrit par un ostéopathe, pour les passionnés du corps humain et de l'anatomie : Méditations du corps conscient, Ged Sumner, Editions Sully, 2016, p45 et p46
Pour comprendre le système nerveux, le site Le cerveau à tous les niveaux
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